Texte recopié de la description de la vidéo en fin d'article :
Alors qu’à l’entre deux guerres les systèmes de guidage par radio n’existaient pas encore, les phares aéronautiques de la Ligne Toulouse - Le Perthus ont servi à guider les pilotes de L’ Aéropostale lors des vols de nuit. Les avions décollaient de l’aérodrome de Toulouse Montaudran direction l’Espagne, puis le Maroc, le Sénégal et enfin l’Amérique du Sud.
Il existait sur la Ligne Toulouse - Le Perthus deux types de phares aéronautiques:
les phares d’aérodrome et les phares de jalonnement [balisant une route aérienne].
En 1938, on comptait quatorze phares référencés par le Ministère de l’Air [source: Carte Générale des Phares Aéronautiques].
Les phares de jalonnement au néon ont été bâtis au début des années 30 à l’initiative du Ministère de l’Air [via le Service de la Navigation Aérienne ou SNAe]. L’éclairage au néon rouge permettait aux pilotes de voir ces phares par temps de brume ou de brouillard. Le clignotement plus ou moins long de ces tubes au néon représentait une combinaison lumineuse traits/points correspondant au code morse d’une lettre associée à la commune survolée à ce moment-là. Ainsi par exemple, la lettre “G” représentait le village de Baziège, “K” celui de Sallèles-d’Aude, le «N» celui de Fitou etc... L’ allumage de ces phares était assuré par des habitants du village qui n’étaient pas des employés de L’ Aéropostale: il pouvait s’agir de l’instituteur, du meunier, de l’électricien ou du garde-champêtre par exemple. Chacun était informé par un télégramme envoyé de l’aérodrome de Toulouse - Francazal pour un créneau d’allumage en fonction de l’heure prévue du passage de l’avion.
C’est aussi grâce à ces phares que des grands noms comme Saint-Exupéry, Mermoz, Rozès, Guillaumet, Gourp et tant d’autres ont pu assurer l’acheminement du courrier en temps et en heures et ainsi relier Hommes et Continents.
Aujourd’hui, beaucoup de ces phares ont été détruits. La vidéo montre ceux encore en place sur le tronçon Toulouse - Le Perthus. Dans l’ordre de passage de l’avion: Baziège, Montferrand Lauragais, Lézignan-Corbières, Sallèles-d’Aude, Fitou, Le Perthus. Certains ont été délaissés par les communes et abandonnés en l’état. Ils sont pourtant partie intégrante de la grande Histoire de L’ Aéropostale, et à ce titre ne peuvent être oubliés tout comme les Hommes qui les ont fait fonctionner. Heureusement que quelques personnes et associations, conscientes de la portée historique de ces ouvrages, travaillent à leur sauvegarde, à l’image de la commune de Montferrand qui a réhabilité son phare, ou bien grâce à l’action de restauration récente des membres de l’aéroclub de Lézignan-Corbières.