mardi 4 août 2015

1 et 2 août - Fly'in St Girons

Lors du dernier voyage à Sabonnères en mai dernier, nous avions rencontré Philippe. Philippe, pilote de Piper jaune et habitué des terrains d'aviation, avait le beau projet d'ajouter un défilé aérien à la fête du Couserans. Par défilé aérien, entendez le passage d'un avion ancien au dessus de la ville de St Girons, plus bas que ce que la réglementation autorise habituellement, afin d'agrémenter le défilé au sol.
Et comme Philippe a l'œil, il remarque que notre NC remorque. Et St Girons est un beau centre de vol à voile. Et même ils auraient un pilote qui a un Grunau Baby, un planeur qui apprécierait sûrement de passer de la vitesse folle du Midour vers la montée lente et agréable du remorqueur de 1949.
Tout ça allant avec tout le reste, nous avons pris date. Et nous sommes venus.
Malgré une météo annoncée affreuse tout le samedi matin, le flash METAR envoyé par SMS nous annone un plafond largement suffisant dès 8h. Dans le hangar de l'APPARAT, l'avion attendra quand même un peu qu'Henri et Olivier arrivent. Prévol, huile, chargement du matériel de voyage, tout est préparé comme il faut. Il ne reste qu'un saut de puce à faire vers Castelnaudary afin de compléter le réservoir.
Hop.
C'est ensuite le départ vers le sud-ouest. En cas de plafond bas, Olivier a prévu l'itinéraire conseillé qui passe par une vallée à l'ouest. Henri a prévu un autre itinéraire qui passe par une vallée au sud. Mais en fait, ça passe tout droit. Enfin, c'est toujours intéressant de faire un peu de tourisme et ce matin c'est le Mas d'Azil qui mérite le détour. Le NC survole la grotte préhistorique avant de prendre un cap final vers sa destination.
Une bonne partie des avions est déjà arrivée, et puis il y a les locaux. Piper, Tetras, Minicab, Extra 200, les Yellow, Bücker, le Nieuport 17 du défilé...
A l'apéro du midi, on fait bien attention à ne pas tomber dans le piège du punch. Mais il y a bien du jus d'orange pour les pilotes.
Et on enchaîne par le briefing de l'après-midi. Ici, le briefing se fait avec les photographes qui sont intégrés aux équipages. Le but est de lister les vols à faire et qui impliquent plusieurs avions. Avion photo et avion cible, ou deux avions en patrouille et en promenade. On organise les rotations, on place les équipages dans les machines, on choisit les lieux. Cet après-midi il y a un remorqué de Ka6 à faire par le NC, avec un avion photo pour suivre. Il y a également un entraînement de la patrouille Yellow, mais il faudra attendre un créneau de calme donc la fin des vols de planeur. Et bien sûr tous les vols classiques pour emmener un copain découvrir une nouvelle machine.
Ceci dit, le ciel est toujours gris. Le photographe aguerri qui ne voit pas son ombre au sol sait immédiatement que les photos ne seront pas très belles. Mais il sait aussi attendre, et demain s'annonce tellement mieux. Le vol de remorquage a tout de même lieu, et pour la peine on en fait un second. La cause : mauvais briefing entre les deux avions (le remorqueur et l'avion photo) qui a désynchronisé les décollages et fait rater le créneau de montée. Le briefing, c'est important.

Ajouter ici une photo de PE...

Sur le parking, la grisaille n'a pas fait fuir les badauds. Le fait de voir une affluence aérienne inhabituelle a logiquement fait migrer les locaux vers le terrain d'aviation. Amateurs de belles machines même s'ils ne les connaissent pas, ils viennent donc autour des avions, et entreprennent de les regarder avec les doigts. Aïe. Touriste, toi qui me lis, sache qu'un propriétaire d'avion ancien n'aime pas trop qu'on tapote sur son aile. Surtout avec une cigarette dans la même main. Et que ce soit touriste ou pilote aguerri, pourquoi une si fréquente envie de vous appuyer sur l'hélice d'un avion que vous ne connaissez pas ? Posez des questions, on vous répondra, à tout. Mais si vous touchez sans demander vous verrez d'un seul coup comme un malaise. A la fin, un peu de rubalise permet de recadrer la foule aux bons endroits, et tout le monde redevient un peu plus serein.
Dans le ciel, le Bücker fait quelques tours, les Yellow font leur show, le NC repart se dégourdir les ailes avec Henri. Le vol au coucher du soleil semble inutile sans soleil. Grincheux lance le barbecue, et on ne tarde pas trop à passer à l'apéro.
Et là, pas question de passer à côté du punch : les vols sont finis. La table est aussi grande que ce midi. Au fond à l'horizon, on voit un bout de ciel rose. Il paraît que dans la ville du même nom il fait grand beau. Pas de bol pour nous.
Le dîner est illustré de photos... d'avions. Allez savoir pourquoi. Après une crise sur les côtes de porc qui avaient cramé mais qui reparaissent finalement sans séquelle, tout le monde profite du repas. Certaines plus que d'autres, mais c'est vrai que les frites c'est bon. Il se fait tard, on commence à s'endormir. Bonne route à ceux qui rentrent sur Toulouse. Bonne recherche de lit pour ceux qui dorment à l'UCPA qui prête aimablement des couchages. Mais il faut trouver un lit vide, sans pour autant allumer toutes les lumières au risque de réveiller la chambre. Il y a des échecs.
Au petit matin, il fait beau. Beau genre grand bleu, mais sans les dauphins et sans la chaussure noire.
Le petit déjeuner est à peine avalé que déjà on se remet au briefing. Pascal nous bichonne des petites fiches qui expliquent les manip' à faire. Une fiche par avion avec le programme du vol, et on adapte le vol aux capacités de chacun, plutôt en sous-estimant les compétences. C'est plus sage.
Le premier vol est le plus important du weekend, est le survol du défilé par le Nieuport de Laurent. Le piper le suivra de loin (d'un peu plus haut en fait car lui n'a pas le droit de descendre autant). Le biplan fera trois passages sur la ville.
Sans laisser au piper le temps de se poser, on part pour un vol NC suivi par le Minicab. Et le piper qui photographie. Puis NC solo, puis Minicab solo au dessus du relief. Il est déjà 10h passé et la lumière commence à être intense. Les photographes ne sont pas loin de sonner la fin de la journée tant les avions blancs renvoient de photons.

Ajouter ici une photo de Grincheux...

Au sol les visiteurs sont moins nombreux qu'hier. La chaleur, elle, est bien plus présente. Assis à l'ombre de la porte du hangar, les MPV (Midi Pyrénées Voltige) tentent de déplacer leurs chaises avec la course du soleil, mais finalement c'est l'aile du piper jaune qui les sauve.
Mais quant à avoir chaud... barbecue ? Allez, il reste de la saucisse, du taboulé, du pâté et de la crousseutade. A table ! Et de l'eau, beaucoup d'eau.
Pendant que les pilotes de machines de légende entament leur repas, la vie du club bat son plein. Les planeurs mettent en piste, le TB9 fait des baptêmes. Le parking avion commence à revenir au gentil bazar de la veille, on reste méfiants. Surtout que Dormeur est rentré sur Toulouse, et la gestion du sol devient un peu plus approximative. Philippe propose de sortir les hamacs et il est vrai que la sieste est tentante, de toute façon il fait trop chaud pour se mettre dans un cockpit fermé. On traîne un peu sous les platanes.
Puis en mi-après-midi, les départs s'organisent. File d'attente à la pompe à essence. Déplacement des machines vers la ligne jaune pour démarrer loin du public. Aux revoirs et prises de rendez-vous pour les prochains meetings et fly'ins. Le NC fait un dernier crochet par le Valier pour repérer les coins de futurs vols photos. Le Walter peine un peu à monter et on ne le force pas. Puis c'est le passage d'adieu devant le parking, et retour à Toulouse.
De St Girons, la route est facile : à peine passées les premières collines, la Montagne Noire est visible droit devant. Il n'y a qu'à avancer en ligne droite en vérifiant la dérive. A l'arrivée, un faible vent d'Autan a cloué les planeurs au sol, mais il ne perturbe pas l'atterrissage outre mesure. L'avion est rentré, le pilote est fourbu mais ravi.
Et si vous aussi ça vous fait rêver, sachez qu'il n'y a pas besoin d'être pilote pour de tels weekends. Un pilote dans l'avion suffit, le passager peut être novice, tant qu'il a la passion. N'hésitez pas à vous porter volontaire la prochaine fois.
Merci à St Girons pour l'accueil, merci aux copains pilotes et aux copains pas pilotes. Merci à Philippe pour son énergie tout au long du weekend.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire