Connaissez-vous le Storch de l'APPARAT ? C'est le gros avion bleu à aile haute au fond à droite dans le hangar. Et pour un projet un peu fous, nous voulons le remettre en état de démarrer et de rouler par ses propres moyens au sol.
Pour rappel, notre Storch est en fait un Morane-Saulnier 505 Criquet. C'est tout pareil sauf le moteur, le nôtre étant un Jacobs en étoile, ça a de la gueule.
Et donc que faut-il faire ? L'avion est en très bon état. Et ce n'est pas parce qu'il ronfle au fond du hangar du musée depuis bientôt 30 ans que c'est une épave. La toile doit être refaite, mais la structure est intacte, le tableau de bord est complet, tous les câbles mécaniques et électriques sont en place. Les éventuel morceaux absents sont soigneusement rangés dans des tiroirs.
Afin de démarrer le moteur, il faut donc l'inspecter, changer les bougies, vérifier les circuits d'huile et de carburant, et brancher une batterie neuve. Et afin de ne rien abîmer quand on démarre il faut s'assurer que tout est bien fixé et résistant aux vibrations.
Ce samedi, le vent d'Autan incitait aux travaux mécaniques. Même les travaux des champs étaient difficiles tant ça soufflait fort. Le nez du NC 859 dépassait d'entre les portes du Mistral (c'est le nom du hangar) afin de gagner un peu d'espace autour de l'avion bleu, objet de nos attentions. A VVMN, en face, le matin, il y avait un cours théorique. A l'issue de ce cours théoriques, plusieurs élèves sont restés pour profiter du soleil et de la vue. La curiosité aidant, ils ont passé la tête dans notre hangar, et tout naturellement ils ont passé quelques heures sur le Morane. Avec les infatigables Bernard et Jean-Claude, nous étions finalement environ 5 à travailler cet après-midi.
Et à 5 ça avance mieux. D'autant que les gestes techniques ne sont pas forcément utiles pour tout. Quand il faut découper de la toile, soulever et mettre en place un réservoir, ça se fait bien sans connaissance spécifique. Quand il faut vérifier l'étanchéité dudit réservoir, là on laisse faire les spécialistes. Quand il faut dévisser un tableau de bord, il faut un niveau intermédiaire. Mais pour tenir une clé à travers une trappe de visite quand une autre personne a le tournevis depuis le cockpit, tout le monde sait faire.
De l'aide simple, mais indispensable pour gagner du temps.
Et à la fin, ça marche.
Le réservoir intérieur aile gauche (il y en a 4 sur l'avion complet) est en place et suffira à démarrer et au roulage. Le tuyau de raccordement au système de carburant est en place. Il manque la jauge de niveau mais ce long tube en verre qui pend sous l'aile sera installé plus tard. Il ne s'agit pas de le heurter par erreur lors des travaux.
Armé de sa scie à métaux, Jean-Claude a supprimé l'ancien circuit d'huile. De nouvelles durites armées seront installées prochainement.
Encadré didactique : pourquoi faut-il des durites armées alors que la pression dans le circuit d'huile est faible ? Ici la résistance de la durite n'est pas là pour empêcher l'explosion, elle est là pour empêcher le rétrécissement. En effet, il y a un effet d'aspiration dans le conduit, qui pourrait amener à un pincement de la durite, et alors adieu l'huile dans le moteur. Et le moteur n'aime pas.
De nouvelles bougies aussi, ça c'est facile.
Dans le cockpit, la partie centrale du tableau de bord tient sur 4 silentblocs que le temps a transformés en matériaux friables et cassants. Après avoir passé plusieurs heures à comprendre comment ils se démontent intelligemment, Olivier a fini par accéder à toutes les vis. Et grâce à une plaque caoutchoutée (suffisamment épaisse, élastique et résistante) trouvée in-extremis en fin de journée, la fabrication de nouveaux silentblocs est en cours. Avec des trous à l'emporte pièce, paf.
Le travail n'est pas fini, mais les progrès sont visibles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire