Le message précédent vous donnait déjà le ton, mais je vais maintenant vous narrer un peu plus en détails cette belle journée de samedi, la dernière sur place avant la longue route de retour dimanche.
Au lever du jour, il fait beau. Beau comme on ne l'a pas vu de la semaine. Beau à nous narguer par l'absence d'épreuve aujourd'hui. Beau à ne pas mettre un anglais dehors. Beau à mériter la casquette.
Après avoir nettoyé le gîte que nous rendons ce matin (nous n'avons pas pu avoir les 2 pour la dernière nuit, mais il nous en reste un pour la nuit suivante), nous transférons les affaires dans le minibus et dans le gîte restant, nous attrapons le pique-nique et nous partons. Carl et Bernard sont déjà partis pour assister au briefing à 10h. Nous serons en retard, et raterons une nouvelle fois l'annonce de la victoire de Carl à l'épreuve de la veille, ainsi que son explication du vol. Heureusement, Bernard a tout filmé avec son caméscope et la postérité saura tout de ce discours traduit pour l'occasion par un éminent membre de la FAI, de passage pour l'occasion.
Mais l'important est à 10h30, avec le début de la cérémonie de remise des prix. Dehors le podium est déjà en place, les micros et les drapeaux également. Dans un coin, le gâteau attend son heure.
J'en profite pour bloguer la journée de la veille. On sent la tension monter, les résultats ne sont pas officiels encore, mais le classement de la dernière épreuve nous assure la troisième place, éventuellement la seconde. Sauf détail que nous ne connaîtrions pas. Et avec le sport et les systèmes de points pas toujours faciles à comprendre, il peut y avoir un doute. Et puis c'est comme pour toute compétition, concours, examen : tant que personne n'a dit qu'on l'a, on ne l'a pas.
La cérémonie commence à l'heure prévue, et les multitudes d'appareils photos sortent de leurs étuis pour immortaliser l'occasion. Evidemment, il y a des remerciements, aux membres du club, aux sponsors, aux organisations qui ont aidé à la tenue de cet évènement tant attendu. Il y a beaucoup de personnes à remercier. Décidément tout le monde est formidable.
Puis arrive le moment tant attendu. Notre hôte commence par annoncer les résultats dans la catégorie Ka6. On reconnaît évidemment les pilotes qui se sont illustrés lors des épreuves de la semaine. A l'annonce des résultats pour les Olympia-Meise-Nord 2000, le coeur se sert un peu. Je n'ose pas dire que le silence se fait parce que vous ne me croiriez pas, mais au sein de notre groupe en uniforme de l'équipe de France de l'APPARAT, on retient son souffle. Le présentateur prend le micro pour nommer la médaille de bronze, et c'est le Fox-CharlyAlphaOscarPapa, Carl Audissou qui est appelé. J'avoue avoir une demi-seconde de déception qu'il ne soit pas appelé à l'argent, mais finalement on s'en fout. C'est une belle performance, l'accomplissement d'une formidable semaine. C'est du bonheur. On ne peut pas encore courir vers lui pour le féliciter, on ne peut pas crier ni banzober au milieu de la cérémonie, mais ça démange.
Les détenteurs de l'argent et de l'or sont appelés mais nous aurions pu les annoncer aussi bien que l'orateur du jour, tellement ils ont été en course rapprochée avec Carl tout au long de la semaine. Je n'aime pas ces gens qui refont la match, mais quand même on peut se dire que si à la première épreuve, ou à la seconde... mais je n'aime pas les gens qui refont le match.
Après ces récompenses principales, d'autres arrivent, dans des catégories annexes. Chaque inscrit est gratifié d'une médaille commémorative pour le remercier d'avoir donné vie à cet évènement. A l'annonce de son nom, Bernard ne l'entend pas, croyant sûrement que son absence des vols ne lui donnait pas le droit à la récompense. Mais ce n'est pas le cas et il y a bien droit comme les autres.
Puis viennent les prix du plus beau Ka6 et du plus bel Olympia. Pour ce dernier, c'est le Nord 2000 belge en livrée bois (voir les photos sur l'article du 15/07, et la vidéo du 17/07) qui est récompensé, pour son respect de l'aspect authentique, avec notamment un tableau de bord d'un très bel effet rétro.
On enchaîne sur un vol d'entraînement du Habicht, celui qui a fait la démonstration de voltige lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Wenlock.
Et tout se termine par une photo de groupe, pour les pilotes et les équipes, derrière les deux planeurs récompensés plus haut. Nous avons enfin l'occasion de serrer la main du champion, et nous décrochons nos téléphones afin d'informer les monde de notre succès. Il est également le moment de se faire une photo de notre groupe, autour de nos médailles et de notre remorque dans laquelle repose notre Nord 2000.
Ensuite vous savez quoi, c'est l'heure de manger. Il fait beau mais nous n'avons pas l'intention de monter le planeur aujourd'hui. Le club déborde d'activité, de belles machines sont venues pour l'occasion et nous allons nous reposer un peu en jouant aux touristes parmi ces beaux appareils volants du début du siècle dernier.
Tigre mou remorqueur :
Slingsby T.38 Grasshopper TX.I (cousin de l'Avia XI-A et du Zögling) :
DFS Rhönsperber :
2 Slingsby T21 :
SZD-24C Foka C :
Abbott-Baynes Scud (reproduction) :
Il y a beaucoup de volontaires pour un vol de découverte de la plateforme, et Isabelle, Alain et Christophe se mettent sur les rangs. Le vol ne sera malheureusement que d'environ dix minutes au vu de l'affluence, mais c'est une bonne conclusion à la semaine que de voir Longmynd depuis le ciel. Chacun choisit sa monture.
Alain part en premier dans un T21 auquel il manque le pare-brise du passager. Heureusement que ça ne vole pas trop vite. Isabelle grimpe dans le T49 après avoir soudoyé son pilote en lui offrant une banane. Christophe préfère la sécurité d'un bon vieux ASK13, mais ce sera pour lui l'occasion d'un petit tour d'instruction treuil. Ainsi qu'une prise de terrain à l'anglaise, c'est à dire en coupant l'angle à 45° entre la vent-arrière et la base. Le briefing d'avant vol est assez exotique, avec moi faisant la traduction entre l'instructeur et l'élève. Mais le vol se passe bien. Motivé, l'instructeur tentera de faire faire un 2e tour à Christophe pour lui laisser les commandes sur la montée au treuil (qui ici n'a qu'un seul pallier) mais il est trop tard et le directeur des vols rappelle la règle du jour qui stoppe tous les vols à 18h. Il est en effet 18h01. Tant pis.
Nous enchaînons par l'arrimage du Nord 2000 dans la remorque et la préparation du véhicule tracteur, en vue de leur départ par la route le lendemain.
Puis c'est l'heure de l'apéro. Pascal et son fils Antoine, les autres français de la catégorie Ka6, nous invitent à leur tente pour un ou 2 ou 3 petits verres. Clairette de Die, eau-de-vie de pomme, ou la même diluée dans du jus de fruit. La soirée commence bien. Pascal décide d'emporter sa bouteille d'eau-de-vie pour le buffet de clôture. La soirée promet.
Le repas du soir consiste en un buffet, tout à fait mangeable et même mieux que cela. Nos appréhensions de la cuisine anglaise peuvent s'envoler, nos hôtes savent recevoir. Et comme ils vendent même des bouteilles de Corbières, le repas passe très bien. Nous recroisons des concurrents de la semaine, nous parlons ou au moins comprenons l'anglais avec eux. Parfois on croise un francophone, certains tentent l'allemand. La soirée avance, la population diminue à l'intérieur du club house (non on ne mange pas dehors, c'est toujours l'Angleterre) et Bernard propose de passer aux traditions. Premier candidat au Cardinal Paf, Johannes. Cet allemand et bon francophone nous a bien aidé toute la semaine. Et comme il est venu seul, nous avons échangé des coups de mains. Peu enclin aux boissons alcoolisées, il est réticent au premier abord, mais l'attrait de la tradition et le bagout de Bernard achèvent de le convaincre de tenter sa chance. Très stressé mais du coup très attentif et patient, il décroche son diplôme en un seul essai. Vient ensuite Christine qui faillt plusieurs fois oublier de compter ses doigts mais qui réussit également. Isabelle échoue, Pascal réussit.
Une bonne moisson. Et chaque victoire étant acclamée du traditionnel ban zobé, nous commençons à attirer des curieux autour de notre bout de table. Les traditions françaises intéressent beaucoup de monde, mais personne n'osera s'y frotter.
Après une dernière tournée du breuvage de Pascal (qui fait couler une larme au cuistot, c'est une boisson d'hommes), nous remercions nos hôtes avec un double ban zobé et nous rentrons. Nous avons fait la fermeture, et il n'est que 23h. Mais demain il y a de la route.
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